Trad. F. Lhoest. Postf. M. Egger. Cerf/Le Sel de la terre, coll. Spiritualité », 2003,211 p., 25 €.

Pour le P. Alexandre, l’Apocalypse (livre de l'espérance la plus lumineuse), écrite pour tous les temps, s'adresse à chacun de nous. Ce commentaire orthodoxe est une rareté : les orthodoxes se réfèrent peu à l’Apocalypse, qui ne fait pas partie des lectures liturgiques. Verset après verset, le P. Alexandre décrypte le langage symbolique, accompagne la lecture. Les pages sur l'indifférence (commentaire du « ni chaud, ni froid », reproché à l'Eglise de Laodicée, Ap 3,15-17) sont à lire et relire. Certaines images restent vives, par exemple à propos de la rétribution : « La punition n'est pas un procès en justice, qui se termine par un verdict, mais une pierre lancée en l'air et qui retombe sur la tête de celui qui l'a jetée. »
Livre dans le livre, la postface de Maxime Egger reprend les analyses de l'auteur, les commente et ramasse dans un seul souffle ce qui s'égrenait au fil des versets. Alors cette lecture de l'Apocalypse, qui par moment semblait si simplifiée qu'elle en paraissait simpliste, retrouve sa portée prophétique. Notre aujourd'hui aussi habite ces images. Le combat du bien contre les forces mauvaises n'est pas terminé. Mais nous savons que le dernier mot n'appartiendra pas aux pouvoirs inhumains. Reste à mener le bon combat avec, pour armes, l'amour et la Parole, et, pour dés, une conversion personnelle qui passe par le repentir, la persévérance et la vigilance. L’Apocalypse se révèle alors une invitation à l'Espérance active.