
Y a-t-il pour chacun un lien singulier au monde, qui le porte dans son travail, sa manière d'être, sa créativité, sa fécondité sociale ? Telle est la question sous-jacente aux multiples recherches de sens et d'appui qui se développent en plusieurs domaines de la vie personnelle et professionnelle. Il y est question des dimensions de soi qui n'ont pas été exploitées, des orientations auxquelles on n'avait pas pensé, de sortir de situations qui ne conviennent plus.
C'est en me référant à mon expérience d'accompagnement du bilan de compétences vocationnel1 et de mes recherches dans le domaine « vocationnel » que je vous propose de découvrir ce que je perçois, depuis ma place d'accompagnatrice, comme signe d'un renouveau dans la quête vocationnelle d'aujourd'hui, telle qu'elle émerge à l'occasion des choix professionnels.
Depuis plusieurs années, le contexte d'instabilité économique et sociale a modifié les repères qui étaient jusque-là structurants. La primauté de la performance financière a transformé les modes de fonctionnement et les relations interpersonnelles au sein de l'entreprise.
Le « management par le nombre », la recherche de la performance, la diminution des espaces de sociabilité, qui participent à la richesse du travail, sont autant d'éléments qui ont augmenté la pression au travail. Le burn-out – épuisement physique et moral – et la dépression sont les symptômes visibles du malaise ambiant. Le risque de la précarité s'est généralisé. Les entreprises ne proposent plus nécessairement la sécurité d'une carrière épanouissante et porteuse de sens.
Ces différents éléments ont contribué à vider le travail en entreprise de sa richesse intrinsèque. L'entreprise ne tient plus nécessairement la promesse d'être un lieu d'expression de la responsabilité humaine, un lieu d'épanouissement, de relations, de recherche de sens.