Authentifier une expérience spirituelle n'est pas chose simple. Mais, assurément, l'expérience chrétienne ne peut se comprendre qu'en relation au Christ. Le disciple du Christ vit son existence comme précédée d'un amour qui engendre et appelle. Ses engagements dans le monde sont comme les mots de sa réponse, un mouvement de résurrection.

Il y a bien des manières de comprendre l'expérience « spirituelle » : celle des religions, avec la diversité des traditions ; d'autres, qui n'ont pas l'intention de se référer à une transcendance, tout en employant le langage commun de la spiritualité ; enfin, ces quêtes de soi et de sens qui cherchent à vivre au mieux les bonheurs et les malheurs de l'existence à partir de sagesses ou de pratiques diverses, corporelles et psychologiques. Toutes veulent sans doute exprimer un mouvement vers la profondeur de l'âme, ou de l'esprit, si l'on préfère ce terme. Mais pour ce qui est de l'expérience spirituelle chrétienne – cela paraîtra une évidence –, elle ne se comprend qu'en relation au Christ…

Se laisser affecter par le Christ des évangiles

Être affecté, c'est être touché par quelque chose ou par quelqu'un. Un objet, un événement, une valeur, une personne impriment leur trace en moi : en moi, dans mon esprit et dans mon corps ; j'en suis marqué dans tout mon être. Je ne ressors pas indifférent de la rencontre. Lorsqu'il s'agit de quelqu'un, c'est sa présence qui m'habite. Quand je regarde le Christ des évangiles, je vois des gestes, j'entends des paroles. Plus je les considère, plus ils me deviennent proches. Il me faut les comprendre par l'intelligence et par le cœur. Qu'y a-t-il à considérer ? La manière dont Jésus se comporte avec chacun : il apaise, mais il provoque à changer ; il guérit les corps, les esprits, et il pardonne les fautes ; il admire ceux qui recherchent la justice et la vérité, mais il avertit les arrogants, les hypocrites et tous ceux dont les richesses détournent de l'attention à l'autre. Jésus aime chacun, jusque dans ses obscurités ou sa maladie, sans s'accommoder des impasses d'une situation. Toujours, il conduit à faire le pas qui ouvre à plus de vie, à la vie. Son amour rejoint chacun au point où il en est ; il saura trouver la douceur pour encourager le petit, ou la colère, mais jamais la violence, pour détourner le méchant de son mal, le menteur de sa perversité. Avec chacun comme avec des groupes ou des foules, il trouvera la parole qui convient.

Se laisser affecter par Jésus, c'...


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