Les situations d'accompagnement sont diverses, et toute relation a une dimension spirituelle. Mais on n'étudiera ici qu'une relation entre un accompagnateur et un accompagné, dans le but que celui-ci progresse dans sa vie spirituelle, cette relation pouvant prendre place lors d'une retraite, ou dans la vie ordinaire selon un rythme plus ou moins régulier. Il ne s'agit donc pas de la relation entre un supérieur religieux et un membre de sa communauté, ni d'un professeur vis-à-vis d'un élève, ni d'un évêque vis-à-vis d'un membre de son diocèse envoyé en mission. Accompagner spirituellement n'est pas une marche ensemble, main dans la main. Ce n'est pas un compagnonnage. Bien des formes de relation, sans être un accompagnement spirituel ignatien, peuvent profiter de ce qui est dit ici, en l'adaptant.

 

Dans la perspective d'Ignace de Loyola

Quelle est la visée d'un accompagnement ignatien ? Pour Ignace, la perspective est à la fois simple et dense. L'accompagné, sans qu'il en soit nécessairement conscient, est porté par le désir de réussir sa vie : qu'elle serve à quelqu'un, qu'elle ne soit pas menée en pure perte. Il pressent qu'il est travaillé par des pensées et des sentiments contraires, les uns qui l'invitent à se protéger, les autres à se risquer. Sa demande d'accompagnement se fonde sur sa quête d'une vie qui aura du sens pour les autres, une vie qui servira. Il n'est pas seulement l'homme d'une envie passagère, un velléitaire qui aime avoir de pieuses pensées, sans être prêt à modifier quoi que ce soit dans son existence. Il est disposé à prendre des moyens, en vue de trouver ce qui l'anime devant Dieu et devant les hommes. Le choix d'un accompagnateur est une décision personnelle significative.

Il éprouve qu'« il n'est pas bon que l'homme soit seul » (Gn 2,18). Il cherche une personne plus expérimentée qui lui donnera de l'assurance sur son itinéraire personnel.

L'accompagnateur, clairement situé dans l'Église, est là pour aider ce demandeur à chercher et à trouver Dieu dans la disposition de sa vie. Il