Le livre de la Genèse (chapitres 11 à 25) raconte l’histoire d’Abraham, père de la foi. Il reçoit, à 75 ans, un appel à partir, assorti de deux promesses, l’une qui concerne sa descendance, l’autre la terre.
 
Pars de ton pays et de ton engendrement et de la maison de ton père, vers le pays que je te ferai voir.
Que je fasse de toi une grande nation et que je te bénisse, et que je rende grand ton nom et que tu sois bénédiction et que je bénisse ceux qui te bénissent – mais qui te méprise, je le maudirai – et qu’en toi soient bénies toutes les familles de la terre. Gn 12,1-3.
« Pars vers le pays que je te ferai voir. » Partons donc à la suite d’Abraham, à la recherche du pays que le Seigneur fera voir. Et emportons pour la route cette perspective fondamentale qu’indique le Seigneur : « Que je te bénisse, et que je rende grand ton nom et que tu sois bénédiction et que je bénisse ceux qui te bénissent – mais qui te méprise, je le maudirai – et qu’en toi soient bénies toutes les familles de la terre. »
 

« Comment être bénédiction ? » (Gn 12)


Abraham part avec Sara sa femme, Lot son neveu, leurs troupeaux et personnels. Et ils arrivent au pays de Canaan. Canaan est le fils de Cham, le plus jeune des trois fils de Noé, celui qui a vu la nudité de son père ivre. Dessaoulé, Noé le maudira. Le pays de Canaan peut donc représenter ceux pour qui l’on n’a pas d’estime, les parias. Dans ce pays, Abraham entend la parole du Seigneur : « C’est à ta postérité que je donnerai ce pays » (v. 7) ; là, à Sichem, il plante un autel et, de nouveau, un peu plus loin, près de Béthel. C’est une manière de signifier que ce pays est un lieu de rencontre du Seigneur, un pays béni. N’est-ce pas la meilleure des choses à faire, à la suite de la promesse ? Si Abraham est appelé à être une bénédiction pour toutes les familles de la terre, aller chez les moins que rien est le meilleur endroit pour voir si c’est vrai pour tous. Car si en Abraham sont bénies les familles bien en vue de la terre, on n’est pas sûr que ce soit vrai pour toutes. Si, en revanche, en Abraham sont bénies les méprisées,