«Je suis à la porte et je frappe… » Ces mots de la cantate BWV 61 Nun komm, der Heiden Heiland (Viens, Sauveur des païens) de Jean-Sébastien Bach, exécutée en 1714 à Weimar pour le temps de l’Avent, résonnent toujours d’une tonalité particulière à nos oreilles. Dans ce récitatif établi selon les canons artistiques de l’époque, la voix de basse figure le Christ qui s’annonce dans son Église et va à la rencontre d’une âme humaine impatiente. Soutenu par des pizzicati de cordes qui illustrent les coups cognés à la porte, la mélodie s’attarde longuement sur le verbe « frapper» («Ich klopfe…») pour bien signifier l’insistance du Seigneur. Par une telle poésie, le compositeur délivre un message qui n’est pas simplement un accompagnement de paroles bibliques, mais tout un langage qui se déploie à l’intention du croyant. Véritable médiation et invitation à méditer aussi, elle rend plus sensible, plus audible, la voix du Christ.
L’œuvre de Bach fourmille de tels exemples et, plus largement, continue à interroger notre lien à la musique comme médiation vers la foi. Pour autant, ce lien ne va plus de soi aujourd’hui. Nous ne sommes plus à l’époque du Cantor où la frontière entre profane et sacrée était fort ténue et où, la foi chrétienne se voyant partagée par tous ou presque, les allusions bibliques n’avaient nul besoin d’explication pour l’auditeur des liturgies. Comment ne pas voir que désormais la relation entre musique et expérience religieuse passe par les canaux les plus divers, parfois même les moins codifiés ? Comprendre cette mise en présence, voire ce choc qui nous fait passer du bruit à l’écoute musicale, d’une attention aiguisée à l’expérience spirituelle, revient à interroger des modes d’expression très variés, plus ou moins éloignés des lieux confessionnels classiques. Chants grégoriens pour les uns, airs baroques pour les autres, mélodies romantiques ou negro-spirituals encore, canons de Taizé ou chansons du groupe Glorious, il y a là aussi plusieurs demeures musicales dans la maison du Père. Dans notre culture sécularisée, ces formes continuent de faire signe au-delà de la pure expression artistique. Mais peut-être cette disposition à l’écoute vient-elle de plus loin, de plus profond encore.


Garance et l’enfant Bach

« Écouter Haendel ! Écouter Haendel ! » Que se passe-t-il dans la tête de Garance, la petite fille de Scarlett et Philippe Reliquet, lorsqu’elle réclame chaque soir à ses parents d’entendre des extraits d’opéra de l’auteur du Messie ? Garance n’est pas tout à fait comme les autres : les médecins ont diagnostiqué chez elle des « troubles envahissants du développement ». L’enfant pourtant réclame inlassablement cette musique avant de s’endormir et, peu à peu, l’écoute se fait rituel, moment qui vient suspendre le quotidien que guette le sommeil. Gardons-nous de récupérer les parents Reliquet dans une interprétation spirituelle qu’ils n’évoquent pas dans leur récit. Mais à sa lecture, on mesure que la musique, ici celle de Haendel, ouvre un espace, même fragile, infime, d’écoute et de communication avec leur fille. En dépit de sa situation de maladie mentale, dans son enfermement, la jeune Garance devient capable d’émerveillement, de plaisir et offre l’occasion d’un fragile échange de tendresse avec ses parents.

Irrésistiblement, l’histoire de Garance fait penser à celle d’un des fils de Jean-Sébastien Bach resté quant à lui dans l’ombre. À la différence de plusieurs de ses frères, Gottfried Heinrich Bach (1724-1763), premier fils d’Anna-Magdalena, ne fera pas une brillante carrière musicale dans les cours d’Europe. C’est qu’il était lui aussi victime d’un trouble mental qui freina très tôt son développement psychique. Autisme, psychose, traumatisme de la naissance ? Même en scrutant les sources du temps, le témoignage de ses proches, on n’en sait guère plus sur ce mal mystérieux. Quelle pouvait être alors la capacité d’écoute de cet enfant ? Pouvait-il exprimer, en réclamant à son Cantor de père, sans doute fatigué de ses services à l’église ou de ses heures d’enseignement auprès de marmots grincheux, un air de clavecin ou de viole ? « Écouter toi, papa… écouter clavecin… » 
Ne sommes-nous pas, nous aussi, à certains moments comme ces deux enfants, dans cette première situation d’écoute ? Au cœur de nos faiblesses de tous ordres, de nos enfances blessées, de nos journées harassantes, voire de nos amours difficiles, la musique vient nous rejoindre pour calmer notre tristesse, retrouver un peu de paix. Mais une fois cette rupture instaurée, ce temps d’arrêt acquis, un espace pour la foi peut-il s’ouvrir, même d’une manière discrète ?

Retire-toi dans ta chambre

Si tu veux prier, retire-toi dans ta chambre… et mets de la musique ! C’est à peine caricaturer nos pratiques spirituelles que d’oser cette paraphrase d’un verset de l’Évangile où le Christ évoque la prière au Père dans le secret. Mais, à la différence du temps de Jésus, nous disposons désormais, grâce aux techniques de reproduction, d’une infinie palette de sons pour entrer en méditation. À l’instar de la jeune Garance qui réclame à cor et à cri de la musique baroque, nous pouvons accéder à nos désirs musicaux les plus subjectifs, tout en ménageant un espace d’intimité que certains pourront ouvrir à Dieu.
À sa manière, la musique dans le secret de la chambre va donc pouvoir agir comme un rituel de rupture, une liturgie personnelle de recomposition de soi. Fin des bruits de la rue, mais aussi des rumeurs du lave-vaisselle, de la télévision ou des voisins. Fin d’une cacophonie pour s’élargir à une dimension nouvelle, de plus grand calme, où l’on vient à recueillir les fruits d’une journée ou « se » recueillir à l’aide de moyens plus sobres.
Écouter. Ne plus bouger. Faire le vide. Il peut s’agir pour certains d’une simple relaxation, d’un son étale puisé aux mélodies indiennes ou tibétaines, par exemple, qui va venir évacuer les soucis du quotidien, détendre la pression et faire baisser la tension. En harmonie avec le soir qui baisse, le violoncelle de Beethoven ou la viole de gambe de Sainte-Colombe introduiront d’autres à un climat de paix intérieure, venant reconnecter le corps à un rythme naturel plus large, comme préparant le repos. Les premières mesures des Variations Goldberg ou de L’art de la fugue permettront même aux plus courageux d’ouvrir leur journal intime. Sans compter toutes ces formes musicales offrant autant d’occasion d’aiguiser l’écoute intérieure.
Qu’il me soit permis de revenir à Bach pour illustrer ce propos. Car le corpus des Cantates sacrées de ce compositeur nous apprend à tendre l’oreille comme on règle une fréquence, pour mieux repérer avec patience ces multiples paroles, les parties mélodiques qui s’entrelacent. Dans bien des cantates, le thème de la voix apparaît en effet tout à fait central, comme dans la célèbre Wachet auf, ruft uns die Stimme BWV 140 : « Réveillez-vous, la voix des veilleurs nous appelle », avec le choral du Veilleur. Voix qui crie dans le désert, voix du guetteur qui scrute l’aurore, mais aussi voix du berger qui appelle ses brebis avec douceur, voix du chrétien qui répond. Maître du contrepoint, Bach brouille les pistes et les expressions vocales pour mieux permettre notre quête, voire notre discernement intérieur.
Il en va de même dans la bouleversante cantate BWV 61 pour le temps de l’Avent, déjà évoquée. Elle brûle d’une attente fervente : «Viens, Seigneur des païens » En ce sens, voici que le Seigneur frappe à la porte, pour partager le repas fraternel, le propre sacrifice de son corps et de son sang. C’est à la voix de basse qu’il revient de figurer le Christ :

Voici que je me tiens devant la porte et que je frappe.
Si quelqu’un entend ma voix et m’ouvre la porte,
j’entrerai chez lui
et je souperai avec lui, et lui avec moi.


Ici, l’intonation du Seigneur se fait proche, fraternelle : c’est le Jésus du dernier repas et celui que reconnaissent les disciples d’Emmaüs. La parole est ensuite donnée à la voix de soprano, pour un aria vibrant, tout en virtuosité aérienne. Il lui revient en effet de figurer l’âme humaine enfin prête à accueillir son Dieu :

Ouvre-toi tout entier, mon cœur,
que Jésus vienne, qu’il entre en toi.


De l’union et de la différence des voix jaillit l’union de l’âme croyante au Christ, sans disparition des identités pour autant. À l’auditeur de discerner dans la profusion des voix les accents qui vont le toucher davantage.

Des concerts… loin du spirituel ?

À chacun donc son jardin secret musical. Mais que dire de la musique écoutée in vivo avec d’autres ? Qui se souvient qu’il y a à peine quelques siècles, l’expression de « concert spirituel » était familière au public des églises, pour désigner des œuvres non liturgiques propres à favoriser l’édification des croyants, comme les motets de De Lalande, certaines pièces de Couperin ou des Musiques du soir de Buxtehude, qui pouvaient se dérouler durant les temps de Carême ou d’Avent. Il n’en est plus guère ainsi. Même lorsqu’il a lieu dans une église, le concert ne prend plus de connotation religieuse explicite. Lorsqu’en 1829 le compositeur Félix Mendelssohn, né dans une famille juive convertie au protestantisme, décide de monter la Passion selon saint Matthieu de Bach cent ans après sa création à Leipzig, il ne le fait pas dans une église luthérienne mais dans un auditorium de Berlin. Nous sommes désormais habitués à ce changement de cadre, à cette laïcisation de l’audition musicale. Pour autant, cette évolution n’a pas empêché la redécouverte de nombre d’œuvres du répertoire religieux, en particulier aux XIXe et XXe siècles, comme on a pu le voir notamment à travers la remise en valeur de la musique baroque.
Alors, que penser de cette forme d’écoute ? Il est bien sûr à craindre que, dans bien des cas, faute d’une pédagogie suffisante et d’indispensables clés, il devienne difficile à nombre d’auditeurs d’entrer dans la compréhension des pièces sacrées. La sécularisation a fait son œuvre, et là aussi l’inculture religieuse se révèle fatale. Comment comprendre le sens de l’oratorio Paulus de Mendelssohn sans savoir un peu l’histoire du disciple des Gentils ou se référer à la tradition luthérienne ? Comment percevoir l’esprit du Requiem de Fauré sans des notions de latin ? Comment écouter les œuvres d’orgue d’Olivier Messiaen sans quelques références bibliques ? On peut regretter que, dans bien des concerts, cette éducation religieuse minimale ne soit pas offerte au public.
Mais ce regret ne doit pas masquer la dimension positive d’une telle réalité culturelle. Il faut se réjouir du fait que nombre d’œuvres du répertoire sacré puissent aujourd’hui connaître une véritable renaissance, voire un engouement. Et paradoxalement, cette pratique des concerts permet de remplir des églises souvent vides de leurs fidèles. À leur manière, les mélomanes constituent des assemblées différentes de celles des croyants pratiquants, mais qui ne sont sans doute pas totalement indifférentes au spirituel. Est-il si anodin de rester quelques heures dans une église, en attitude d’écoute, tout en admirant la beauté d’un chœur roman ou la lumière perçant à travers les vitraux gothiques ?
Évoquant l’audition dans les concerts, Vladimir Jankélévich avait une formule un peu dure : « Le recueillement de l’auditeur abîmé dans une audition, occupé à singer l’attitude du fidèle dans le sanctuaire est un recueillement vide ». Est-ce si sûr ? Bien malin qui peut sonder le secret des cœurs durant telle ou telle manifestation artistique. Si l’on voulait risquer une comparaison vers la militance politique, il en est comme de ces cercles de silence ou de ces groupes de « veilleurs » apparus récemment qui unissent les défenseurs d’une cause commune au sein d’une protestation non-violente. D’une certaine manière, les concerts réunissent aussi croyants ou non-croyants dans une démarche d’écoute, en dépit de la diversité des convictions. C’est reconnaître là la place irréductible d’une conscience personnelle, d’une ouverture spirituelle possible, d’une liberté qui peut se déployer dans cet espace de solitude attentive.


 « What a wonderful world ! »

Reste que, si la signification religieuse de nombre d’œuvres nous échappe désormais, il faut susciter un sens liturgique commun plus explicite. Par quelles médiations musicales célébrer alors la foi en Dieu, les grands moments de la vie de manière plus collective, au cours de célébrations de mariage, par exemple ? Pour beaucoup de jeunes couples qui s’unissent aujourd’hui à l’église, les références classiques n’ont plus guère de résonance. Mais ceux-ci ont à cœur de trouver des œuvres signifiantes à leurs yeux pour animer leur célébration. Le choix va alors se porter sur ce qu’on aime entendre en fonction de ses propres goûts artistiques mais aussi de l’image qu’on se fait du sacré, de ce que la cérémonie peut manifester de l’amour des deux époux. Certes, des standards du répertoire tel que le Canon de Pachelbel, le Cantique de Jean Racine de Fauré et les incontournables Ave Maria de Schubert ou de Gounod ont encore de beaux jours devant eux. Mais l’on délaisse volontiers l’entrée solennelle au son des grandes orgues, la marche nuptiale du Songe d’une nuit d’été de Mendelssohn par exemple, si populaire au cours des deux siècles passés, pour des accents plus contemporains.
Ainsi de ce couple qui va adopter la musique d’Ennio Morricone tirée du générique du film Mission d’Alex Joffé. Même si elle évoque le destin tragique des réductions jésuites en Amérique latine, l’œuvre témoigne d’une référence religieuse diffuse, ayant peu à voir, en tout cas, avec le mariage. Reste que le thème principal joué par le hautbois, planant au-dessus de l’orchestre, puis repris par la flûte, résonne comme un véritable appel à l’intériorité. Plongée dans le recueillement, appel à mesurer le sérieux de l’acte qui s’annonce, occasion de s’arrêter et rendez-vous avec la beauté, tout est là pour dire la grandeur du mystère. D’autant que le morceau s’achève de manière grandiose par un véritable choral que n’auraient pas renié Bach et ses émules : reprise du thème principal, puissance du chœur, et surtout leitmotiv second en accompagnement qui, avec ses rythmes martelés, suggère les musiques des Amériques. Superbe polyphonie qui dit aussi beaucoup du mélange des cultures propre à parler aux générations d’aujourd’hui.
Pour cet autre couple, ce sera davantage l’évocation directe de la rencontre amoureuse, d’un monde qui s’offre à la vie à deux. C’est donc au son de la célébrissime chanson popularisée par Louis Armstrong, What a wonderful world !, que l’on va entrer dans l’église :

Quel monde merveilleux !
J’aperçois des arbres verts,
des roses rouges également.
Je les vois s’épanouir
pour toi et pour moi
et je me dis comme pour moi-même :
quel monde merveilleux !


Ce tube, qui devrait parler davantage aux générations précédentes, a traversé le temps grâce au numérique. À cette occasion, la chanson de variété prend des allures de psaume, d’action de grâce, d’émerveillement pour le sacrement qui va se célébrer, alors qu’elle ne possède pas en elle-même de connotation sacrée. Les paroles témoignent de ce regard émerveillé : joie de la nature, des enfants qui jouent, de l’univers aperçu à travers la fenêtre. Qui sait si les accents de blues d’Armstrong et sa voix éraillée ne traduisent pas inconsciemment une dimension religieuse pour ces jeunes auditeurs contemporains ?
De fait, il est de plus en plus fréquent d’entendre des chorales chantant du gospel lors des mariages. Faut-il y voir un effet de la mondialisation culturelle, d’une influence indirecte des courants évangéliques ou des accents plus chaleureux de ce type d’expression vocale ? Nous sommes pourtant loin des chants d’esclaves, et la dimension biblique n’est pas perçue d’emblée. Est-ce la jubilation festive d’un Ho, Happy day, dont les paroles évoquent pourtant Jésus… qui lave à grandes eaux les péchés et ne parle pas de la joie des noces ? Ou bien les accents comiques d’une Whoopy Goldberg dans Sister Act, par exemple, qui les rend plus proches ?


Les chants de la colline

Lors d’une liturgie de mariage, il est rare de ne pas entendre aussi un Alleluia de Taizé ou l’un de canons festifs comme le Jubilate Deo. Étonnant phénomène que celui des chants issus de la communauté de Bourgogne ! En la fondant voici plus d’un demi-siècle, le frère Roger Schutz pouvait-il se douter que son rayonnement mondial serait dû en grande partie au succès de ses chants liturgiques ? Pas besoin de se rendre à Taizé en pleine saison, dans la chaleur d’un mois d’août ou lors d’une grande fête : même dans la lumière blafarde d’une pâle journée d’hiver, l’église de la Réconciliation accueille de nombreux jeunes pour des temps de prière. Sur la colline, non loin de ce Cluny qui résonna autrefois du grégorien des moines, ce sont des canons éternellement recommencés qui s’élancent, non comme l’arme de croisade d’un intégrisme militant mais bien d’abord comme l’expression d’une prière commune, et par là même d’œcuménisme et d’universalité.
À quoi tient l’intuition musicale de Taizé ? D’abord à ce sens des langues, qui sait s’ouvrir à la fois aux parlers du monde entier sans craindre de reprendre quelques expressions latines parlant à une sorte d’inconscient religieux latent. Là où d’autres font du latin un instrument de combat contre le catholicisme conciliaire, la communauté de Taizé le propose comme un lieu d’accueil et de souplesse pour la méditation, capable aussi de transcender les différences de culture. « Taizé, une source », aimait à dire Jean-Paul II. Mais pour ce qui est de la musique, on pourrait vraiment parler de plusieurs sources, de confluences, puisque s’y mêlent à la fois la redécouverte des Psaumes, la tradition luthérienne du chant choral et bien sûr la prière monastique. Enfin, par son choix de la simplicité, par la rumination et la répétition des phrases musicales, les chants de Taizé invitent à un mouvement d’unification intérieure et de purification. Autre manière de parler de la réconciliation, le corps s’impliquant tout autant que le cœur. N’est-ce pas là renouer aussi avec la prière du christianisme d’Orient ?

« Je suis à la porte et je frappe ! » Même dans notre monde qui paraît loin de Dieu, les multiples chemins de la voix et des instruments sont ici pour nous aider à lui ouvrir nos clôtures intérieures. À chacun de lui préparer son offrande musicale.

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1. Voir en ce sens aussi le numéro de Christus : « La musique, une voie spirituelle ? » (n°223, juillet 2009).
2. Écouter Haendel, Gallimard, 2011.
3. Voir Gilles Cantagrel, Les cantates de Jean-Sébastien Bach, Fayard, 2010, p. 110.
4. La musique et l’ineffable, Seuil, 1983, p. 127.